Enquête de satisfaction sur les implants testiculaires avec et sans fixation

TESTIS CANCER / TRAUMA Paris – L’orchidectomie est le traitement standard de plusieurs pathologies urologiques, typiques dans le cas des tumeurs testiculaires ou après un traumatisme testiculaire grave. Après une orchidectomie, les hommes font état d’un sentiment de honte et d’une diminution de leur masculinité. Le taux de satisfaction après l’implantation d’une prothèse testiculaire (PT) est généralement élevé. L’insatisfaction est souvent due à une position trop haute de la prothèse dans le scrotum. La question de savoir dans quelle mesure une PT doit être fixée dans le scrotum par une suture est controversée. Certains urologues sont d’avis que l’absence de suture permet une position plus naturelle dans le scrotum et augmente la satisfaction du patient. L’objectif de l’étude rétrospective monocentrique présentée ici par Thomas Besombes et al. du Département d’urologie de l’Hôpital européen Georges Pompidou de l’Université Paris Cité, France, était d’examiner si la fixation de la PT avait une influence sur la satisfaction. Pour ce faire, un total de 169 patients ayant subi une implantation de prothèse testiculaire entre janvier 2013 et décembre 2022 ont été interrogés par entretien téléphonique. Une fixation a été effectuée chez 59 patients (34,9%). Les auteurs ont constaté qu’une position trop haute faisait partie des principales plaintes et qu’elle était légèrement plus fréquente dans le groupe avec PT fixée (42,3% vs 33,7% ; p = 0,450). La douleur et l’inconfort étaient également significativement plus fréquents dans le groupe avec PT fixe (30,8% vs 9,78% ; p < 0,001). Quant à la douleur, 22,9% des patients ont indiqué qu’ils étaient mal à l’aise avec la fixation de la PT. Les auteurs rapportent dans le numéro de février 2024 de la revue UROLOGY que la satisfaction globale était excellente dans les deux groupes (75,0% très satisfaits dans le groupe avec prothèse fixée vs 72,8% ; p = 0,429). Presque tous les patients se feraient à nouveau implanter une PT si nécessaire (98,1% vs 94,6% ; p = 0,418) et recommanderaient la PT à un ami en cas d’orchidectomie (100% vs 94,6% ; p = 0,159). (fa/um)

Auteurs : Besombes T, Suartz CV, Poinard F, Plassais C, Dariane C, Hurel S, Timsit MO, Mejean A, Audenet F. Correspondance : Thomas Besombes, M.D., Department of Urology, Hôpital Européen Georges Pompidou, AP-HP.Centre, Université Paris Cité, Paris, France. E-mail : Thomas.besombes@aphp.fr Étude : Should You Fix Testicular Prosthesis? A Satisfaction Survey From a Monocentric Cohort. Source : Urology. 2024 Feb;184:278-282. doi: 10.1016/j.urology.2023.11.017. Epub 2024 Jan 3. PMID: 38056509. Web : https://www.goldjournal.net/article/S0090-4295(23)01051-8/abstract

COMMENTAIRE D’après les données disponibles, la fixation de la prothèse testiculaire ne semble pas empêcher une position trop haute de l’implant ; en outre, les patients dont la prothèse testiculaire est fixée se plaignent plus souvent de douleurs et d’inconfort. En conséquence, la nécessité de fixer les prothèses testiculaires devrait être reconsidérée.

Auteur : Dr Fabian Aschwanden, médecin assistant à l’Hôpital cantonal de Lucerne