Traitement anti-VEGF de la néovascularisation secondaire dans le pseudoxanthome élastique – âge d’apparition, fréquence du traitement et résultats visuels
MEDICAL RETINA Bonn/Bâle – Cette étude de cohorte rétrospective avec 106 yeux de 53 patients atteints de pseudoxanthome élastique (PXE) menée par l’équipe Suisse-Allemande autour de Kristin Raming du service d’ophtalmologie de l’université de Bonn, Allemagne, avait été entamée afin d’évaluer l’apparition, la fréquence du traitement et le résultat visuel de la thérapie par facteur de croissance endothélial vasculaire (anti-VEGF) en raison d’une néovascularisation choroïdienne (NVC) secondaire chez les patients atteints (PXE). L’évaluation de l’activité des NVC s’est appuyée sur les hémorragies visibles au fond d’œil et sur le liquide intra-rétinien ou sous-rétinien à la tomographie par cohérence optique (OCT), définissant individuellement un raccourcissement ou une prolongation de l’intervalle de traitement. La meilleure acuité visuelle corrigée (MAVC) au départ, l’âge au début du traitement anti-VEGF et les événements de baisse de la MAVC à l’apparition de l’exsudation (aggravation de la MAVC de 2 lignes ou plus) ont été documentés. En outre, les auteurs ont aussi évalué le nombre d’injections au cours de la première année et le nombre total d’injections, le délai d’initiation du traitement dans l’autre œil et la MAVC au fil du temps. Durant une période d’observation médiane de 77 mois (IQR 49 ; 126), les patients ont reçu un nombre médian de 28,0 injections d’anti VEGF (IQR 9,8 ; 43,5). Huit patients n’ont reçu aucune injection (âge médian au départ 38,1 ans), 11 ont reçu un traitement anti-VEGF dans un œil (âge médian 47,2 ans) et 34 patients dans les deux yeux (âge médian 51,8 ans). L’âge médian au moment du premier traitement anti-VEGF était de 52,80 ans (IQR 47,2 – 57,6). En appliquant les modèles de régression de Cox, la durée médiane de «survie» du deuxième œil jusqu’au début du traitement était de 16,8 mois. Le nombre médian d’injections était de 5,5 par œil au cours de la première année de traitement (IQR 3 – 7) et était associé au nombre total d’injections au cours de la période d’observation (2,33; IC 1,22 – 3,44; p < 0,001). Une MAVC lors de la dernière visite de suivi était associée à une meilleure MAVC de base (p < 0,001; R2 = 0,318) et à l’absence de chute de la MAVC au début de l’exsudation (p = 0,035; R2 = 0,339). Les résultats de cette étude indiquent qu’un traitement anti-VEGF est nécessaire pour la plupart des patients atteints de PXE à un âge relativement jeune. Une fois le traitement initié dans un œil, le temps nécessaire au traitement de l’autre œil est relativement court. Une baisse de la MAVC avant le début du traitement est un facteur de risque pour des résultats visuels plus mauvais, ce qui suggère que le traitement est sage avant que l’exsudation n’affecte la rétine centrale. Dans le numéro d’avril 2024 du magazine scientifique AMERICAN JOURNAL OF OPHTHALMOLOGY, les auteurs déclarent que compte tenu de l’âge précoce de l’apparition de la maladie et des besoins de traitement intensifs, les patients atteints de PXE pourraient particulièrement bénéficier de traitements anti-VEGF à action prolongée. (um)
Auteurs : Raming K, Pfau M, Herrmann P, Holz FG, Pfau K. Correspondance : Kristina Pfau, Department of Ophthalmology, University Hospital Bonn, Venusberg-Campus-1, D–53127 Bonn, Germany. E-mail : Kristina.Pfau@ukbonn.de Étude : Anti-VEGF Treatment for Secondary Neovascularization in Pseudoxanthoma Elasticum – Age of Onset, Treatment Frequency, and Visual Outcome. Source : Am J Ophthalmol. 2024 Apr 12;265:127-136. doi: 10.1016/j.ajo.2024.03.026. Epub ahead of print. PMID: 38614195. Web : https://www.ajo.com/article/S0002-9394(24)00137-5/fulltext