La pression intraoculaire et sa rapport avec les paramètres climatiques – Résultats de l’étude sur la santé de Gutenberg

GLAUCOMA Mayence – L’étude de cohorte basée sur la population de Gutenberg sur la santé (GHS) du service d’ophtalmology au centre medical universitaire de l’université Johannes Gutenberg en Mayence, Allemagne, analyse l’association entre la pression intraoculaire (PIO) et les paramètres climatiques. Pour ce faire, Alica Hartmann et al ont examiné 14.632 participants (âge 55 ± 11 ans au départ, 49,1% de femmes) auxquels ils ont fait subir deux examens ophtalmologiques complets (visite de référence et suivi après cinq ans) comprenant une tonométrie à air, une réfraction objective, une pachymétrie, une périmétrie et une imagerie du fond d’œil entre 2007 et 2017. Les paramètres climatiques respectifs ont été évalués à l’Université de Mayence, notamment la température, l’humidité de l’air et la pression atmosphérique. Les associations entre la PIO et les paramètres climatiques ont été calculées à l’aide de modèles de composants et de graphiques de corrélation croisée. Une analyse de régression multivariable a été réalisée pour tenir compte de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle, du diabète, de l’épaisseur centrale de la cornée et de la pression artérielle systolique. Pour approfondir le lien entre la pression artérielle systolique, la température et la PIO, une analyse de médiation des effets a été réalisée. Les résultats de cette étude publiée dans le numèro de juin 2023 du journal scientifique INVESTIGATIVE OPHTHALMOLOGY AND VISUAL SCIENCE indiquent une PIO moyenne de base de 14,24 ± 2,8 mm Hg. Il y a eu un changement périodique similaire de la PIO et de la température, comme le montrent les modèles de composants. La PIO n’était pas associée à l’humidité de l’air. Dans les analyses de régression univariables et multivariables, les chercheurs ont trouvé une association significative entre une PIO plus basse durant les mois d’été avec une température de l’air plus élevée (B = -0,011; p < 0,001). Ceci pourrait être partiellement expliqué dans l’analyse de médiation par une pression artérielle systolique plus basse à une température de l’air plus élevée. En outre, la PIO était associée à la pression atmosphérique dans les modèles univariables (B = 0,005; p = 0,04) et multivariables (B = 0,006; p = 0,03). Les auteurs concluent qu’il existe un changement annuel périodique de la PIO avec des valeurs plus élevées en hiver et plus basses en été, ce qui soutient l’hypothèse d’un impact de la température environnementale sur la PIO, qui est en partie médiée par une pression artérielle systolique plus basse en été. (um)

Auteurs : Hartmann A, Grabitz SD, Hoffmann EM, Wild PS, Schmidtmann I, Lackner KJ, Beutel ME, Münzel T, Tüscher O, Schattenberg JM, Pfeiffer N, Schuster AK. Correspondance : Alexander K. Schuster, Department of Ophthalmology, University Medical Center of the Johannes Gutenberg-University Mainz, Langenbeckstrasse 1, 55131 Mainz, Germany. Electronic address : alexander.schuster@uni-mainz.de Étude : Intraocular Pressure and Its Relation to Climate Parameters-Results From the Gutenberg Health Study. Source : Invest Ophthalmol Vis Sci. 2023 Jun 1;64(7):15. doi: 10.1167/iovs.64.7.15. PMID: 37289170; PMCID: PMC10257338. Web : https://iovs.arvojournals.org/article.aspx?articleid=2785685