Progression des kystes rénaux de Bosniak-IIF et importance de la classification de Bosniak de 2019

RENAL CYSTS Montréal – L’objectif de cette étude était d’examiner les résultats cliniques des kystes rénaux de Bosniak-IIF et d’évaluer l’impact de la classification Bosniak de 2019 sur le diagnostic de ces lésions. Pour ce faire, Félix Couture du Département d’urologie du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Canada, et ses collègues ont identifié tous les rapports radiologiques diagnostiquant un kyste IIF de Bosniak dans les universités de Montréal et de Sheerbrooke entre janvier 2000 et décembre 2018. L’imagerie a été revue pour confirmer le diagnostic et déterminer la progression en fonction de la classification de Bosniak de 2005. Les caractéristiques radiologiques et cliniques ont été établies et les critères de Bosniak de 2019 ont été appliqués de manière rétrospective. Sur les 252 kystes examinés, 55 (22%) ont été classés comme Bosniak II lors de l’examen à l’aide de la classification de Bosniak de 2005. Au total, 181 kystes Bosniak IIF ont été inclus dans l’analyse finale. Le suivi moyen par imagerie était de 50 mois. Quatre (2,2%) kystes ont évolué en Bosniak III ou IV. Cinq (2,8%) patients ont subi une intervention chirurgicale et une seule pathologie maligne a été rapportée. Aucune progression maligne n’a été observée après 36 mois. Appliquée à la présente cohorte, la classification Bosniak 2019 entraînerait une réduction de 76% des diagnostics Bosniak IIF, sans augmentation des diagnostics Bosniak III ou IV, et la pathologie maligne confirmée serait classée à l’identique. Les taux de progression et de malignité des kystes de Bosniak III étaient nettement inférieurs à ceux traditionnellement rapportés. Aucun patient n’a connu de progression significative à 36 mois. Plus de 20% des kystes IIF de Bosniak ont été initialement surdiagnostiqués, comme le rapportent les auteurs dans la prépublication électronique au JOURNAL OF UROLOGY en décembre 2022. (cw)

Auteurs : Couture F, Hadj-Mimoune S, Michael S, Podasca TB, Noël-Lamy M, Richard PO. Correspondance : Patrick O. Richard, Division d’urologie, Département de chirurgie, Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke, 3001, 12e avenue N, Sherbrooke, Québec J1H 5N4, Canada. E-mail : patrick.richard@usherbrooke.ca Étude : Evolution of Bosniak IIF Renal Cysts and Impact of the 2019 Bosniak Classification. Source : J Urol. 2022 Dec 27:101097JU000000003112. doi : 10.1097/JU.0000000000003112. Epub ahead of print. PMID : 36573917. Web : https://www.auajournals.org/doi/10.1097/JU.0000000000003112

COMMENTAIRE Cette étude est également intéressante car elle montre que les taux d’upgrading et de malignité des kystes rénaux IIF de Bosniak sont inférieurs à ceux rapportés jusqu’à présent. En outre, elle montre que le surdiagnostic des lésions Bosniak IIF est un problème et que la classification Bosniak 2019 peut contribuer à réduire ce surdiagnostic. En outre, l’étude a révélé qu’aucun des kystes BIIF n’a connu de progression significative sur 36 mois, ce qui pourrait aider à décider de la durée du suivi. Une limite de l’étude est qu’elle a été menée de manière rétrospective et que la cohorte provenait d’une seule institution. Une étude prospective avec une plus grande cohorte provenant de différentes institutions serait utile pour confirmer ces résultats. Cela permettrait d’éviter des coûts considérables, l’exposition aux radiations et l’anxiété des patients. Le très faible taux d’upgradings des kystes BIIF (2%) devrait également être pris en compte dans les conseils donnés aux patients diagnostiqués avec de telles lésions.

Auteur : Dr. med. Christoph Würnschimmel, médecin-chef à l’hôpital cantonal de Lucerne